QUAND LA SOPHRO, EN COMPLÉMENT, EST INDIQUÉE POUR LES PERSONNES SOUFFRANT DE DYS...
- sophrohypnose31
- 14 août 2017
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DES INDICATIONS ET DE MODES DE PRISE EN CHARGE DIFFÉRENTS
Source : 100 idées pour proposer la Sophrologie aux enfants DYS – Nicolas Chaze
Editions Tom Pousse
Chez l'enfant en général et, plus particulièrement, chez celui présentant des troubles des apprentissages, la Sophrologie peut constituer un complément, un adjuvant à d'autres prises en charge thérapeutiques (soins psychologiques) ou rééducatives (en psychomotricité, en orthophonie…) L'approche globale et unifiée qu'elle propose va permettre de prendre en compte toutes les dimensions de son être que ce soit au niveau du corps du psychisme ou des émotions. L'espace d'écoute, de confiance et de respect mutuel où l'enfant est accueilli lui permettra d'expérimenter et de vivre en toute confiance diverses situations, ressentis et émotions et il pourra les exprimer à sa manière, sans censure ni limite, sans crainte d'être jugé ou évalué.
Cet espace de liberté est aussi un espace contenant où l'attitude non directive et sans a priori du sophrologue favorise l'émergence d'une expression de soi différente. Cette expression de soi passe par de multiples moyens qu'il s'agisse du corps, des émotions et de leur manifestation, de la parole, du dessin… Cette communication vraie est favorisée par une relation particulière avec le sophrologue : l'alliance sophronique. Il s'agit d'un véritable partenariat, d'un apprivoisement mutuel dans un espace privilégié où la parole de l'enfant et ses agissements sont respectés (et peuvent rester confidentiels), hors les espaces qu'il fréquente habituellement (un peu hors du temps…).
La limite principale reste l'implication de l'enfant et l'investissement qu'il fait (ou pas) de ce qui lui est proposé. Il est bien évident qu'un enfant qui, pour des raisons comportementales et/ou affectives ou autres, ne tire pas de bénéfice des séances, qui ne transfère pas dans son quotidien ce qui est travaillé avec le sophrologue, aura forcément tendance à vouloir mettre fin à la prise en charge. Pour une efficacité optimale, il est nécessaire qu'il adhère à ce qui lui est proposé et qu'il en tire un avantage.
Même si les problématiques générales sont souvent les mêmes, les indications varient en fonction de l'âge de l'enfant. L'approche est généralement globale, néanmoins certaines séances pourront aborder plus spécifiquement les problèmes particuliers qui auront été éventuellement évoqués lors des premiers entretiens ou exprimés par le sujet au cours de sa prise en charge. Les indications de la Sophrologie chez l'enfant peuvent varier selon plusieurs critères. Le plus évident est celui de l'âge de l'enfant ; ensuite, il convient de prendre en compte son niveau de développement, le stade où il se situe tant su le plan physique qu'intellectuel ou langagier. Enfin il faut prendre en compte la demande qui, généralement, émane de son entourage, de sa famille ou de ses enseignants… Cette demande correspond à une ou plusieurs problématiques qu'il convient de sérier pour dégager des priorités.
Les exercices de Sophrologie pouvant être facilement adaptés, il est possible de les commencer relativement tôt. Certaines pratiques ont été adaptées pour les tout-petits, avant deux ans : associées à un accompagnement parental, elles sont axées sur le schéma corporel, les cinq sens et la respiration. Après cet âge, l'enfant commence à entrer dans le langage, la socialisation (qui a pu commencer chez une nourrice ou en crèche) et les apprentissages ; les problématiques évoluent (séparation, sommeil, peurs mais aussi toute-puissance, opposition…). On considère donc généralement que la pratique de la Sophrologie est optimale aux alentours de 5-6 ans. L'enfant est alors mieux repéré dans son corps et dans l'espace, il est souvent latéralisé. Son niveau de compréhension et d'intégration des consignes est plus adapté.
Il ne faut pas hésiter à questionner le Sophrologue contacté pour savoir à partir de quel âge il reçoit les enfants et s'il est spécifiquement formé. Selon les problématiques rencontrées et le choix de l'enfant, la pratique de la Sophrologie pourra être proposée en groupe et/ou en individuel. Elle est de fait particulière et forcément différente de ce qui est proposé pour l'adulte. Elle sait s'adapter au niveau de l'enfant, de son développement moteur et psychoaffectif mais aussi sur le plan de sa compréhension, de ses capacités d'intégration. Elle s'effectue si possible (selon le choix, l'entourage) en lien avec les différents espaces où l'enfant évolue et où il est pris en charge (famille école, espace de soin…) Elle peut s'effectuer de manière régulière, à la demande de l'enfant ou de son entourage, ou sur des périodes plus courtes, sur un nombre prédéterminé de séances.
Par la suite, ce sont les aspects relationnels (place dans la famille et la fratrie…) et scolaires qui passent au premier plan avec comme corrolaires les problèmes d'anxiété, de gestion du stress et des émotions, de motivation et d'apprentissage, de concentration et de mémorisation… Enfin, les thématiques changent encore au moment de la préadolescence et de l'adolescence : confiance en soi, modification du schéma corporel, besoin d'autonomie, mise en projet, relations avec la famille et les pairs. Les difficultés dans ce domaine ont globalement les mêmes causes, quel que soit l'âge de l'enfant : seules leur sévérité et leur expression varient.
Selon son âge et son niveau de développement, l'enfant est confronté à des problèmes divers et à des niveaux et intensités différents. Les comportements qu'il développe sont autant de conduites d'adaptation (parfois erronées ou très compliquées) qu'il met en place pour gérer ces différentes situations. Il convient donc de travailler au niveau où il se situe en l'accompagnant de manière guidée et progressive pour favoriser son évolution, un changement de ses stratégies au quotidien, à l'école…
Durée des séances et du suivi
Le suivi se base sur la demande de l'enfant, son investissement et le transfert de ce qui est proposé. La durée de l'accompagnement et très variable, en fonction de la problématique abordée, de son intensité et de sa récurrence, mais aussi suivant le mode de consultation (séance individuelle ou en groupe). En prise en charge individuelle quelques séances peuvent suffire, parfois moins d'une dizaine pour que l'enfant retrouve l'autonomie suffisante pour compenser seul une difficulté. En groupe, on proposera éventuellement une répartition hebdomadaire des séances sur un trimestre, un semestre ou un an… Il est possible aussi d'effectuer des sortes de mini stages d'une ou deux journées pour aborder en groupe des problématiques associées sous le même thème.
La durée d'une séance varie de 20 minutes à une demi heure pour les enfants les plus jeunes, à une heure au moins pour les plus grands…
RENFORCER LA CONSTRUCTION
DU SCHÉMA CORPOREL
ET DU RAPPORT AU TEMPS ET À L'ESPACE
La construction du schéma corporel commence dès la petite enfance (et même, pratiquement, in utéro) et suit les évolutions toniques, motrices et sensorielles de l'enfant, mais aussi son développement physiologique et psychoaffectif.
Cette construction peut se trouver freinée, entravée ou retardée. Certains enfants éprouvent des difficultés à percevoir leur corps comme distinct de celui de leur mère (et donc à se détacher, se séparer d'elle), d'autres peuvent percevoir leur corps de manière morcelée, incomplète, dissociée. D'autres encore n'ont pas intégré les limites de leur corps dans l'espace et se montrent maladroits, impulsifs, imprécis… Ces différentes difficultés conditionnent la manière dont l'enfant se perçoit, dont il est au monde, en relation avec son environnement et son entourage, mais aussi la manière dont sa pensée se structure…
Par son approche globale du corps, des émotions, des ressentis et des sensations, la sophrologie peut favoriser une meilleure perception du corps dans l'espace, immobile ou agissant. Elle permet d'affiner les sensations, de les identifier, de les nommer, de leur donner un sens. Elle offre la possibilité de développer une image du corps plus précise et plus unifiée
Le rapport que l'on a avec son corps conditionne aussi la construction de la représentation de l'espace : initialement l'espace se construit mentalement à partir du corps propre, puis il se distancie progressivement, se généralise et devient de plus en plus abstrait. L'enfant va repérer par rapport à lui-même certaines notions spatiales élémentaires (par exemple "sur", "dessous"…)…
De la même façon, le schéma corporel va permettre la construction d'une autre représentation, celle du temps, du fait de la rythmicité de certains phénomènes dont le corps est le siège (battement de cœur, sensations de faim, de sommeil…), mais aussi à travers le mouvement, le déplacement, le rythme des gestes, leur déroulé. Cette conscience va progressivement s'étendre à d'autres rythmes plus extérieurs à soi, comme la succession du jour et de la nuit, des saisons puis à d'autres rythmes plus arbitraires et abstraits encore comme l'heure, les mois, les années… Cette construction comme celle de la durée est lente et complexe.
Les séances de sophrologie (comme d'autres approches à médiation corporelle) permettent ainsi à l'enfant de prendre conscience, d'inscrire dans son vécu et d'unifier sa perception du corps, de l'espace et du temps…
DÉVELOPPER L'IMAGE DE SOI
ET LA CONFIANCE EN SOI
L'image de soi et la confiance en soi, qui en est la résultante, se structurent tout au long de la vie. Dans un premier temps, elles se construisent à travers un regard d'amour bienveillant et attentif porté sur soi, généralement celui de nos parents, de notre famille et de notre entourage proche. Ce regard, à la fois contenant et structurant, permet à chacun de sentir s'il est important, qu'il a une valeur, une place et qu'il est apprécié d'abord pour ce qu'il est…
En nous permettant de lâcher prise et d'accueillir sans jugement les différentes facettes de soi-même, la sophrologie aborde cette problématique en nous offrant la possibilité de prendre du temps pour soi, de nous recentrer sur notre corps, nos émotions bénéfiques et nos ressentis positifs. Cette découverte ou redécouverte de soi permet d'appréhender différemment son corps, l'image que l'on a de soi, de prendre conscience de ses propres rythmes, de ses besoins et de se respecter. On apprend progressivement à se définir, à préciser ce qui est bon pour soi, ce qui nous fait du bien. Cela permet de déterminer nos besoins propres, nos envies et nos désirs, de les affirmer. Cela favorise un positionnement ouvert et une communication vraie : on sait quelle est notre place, quelles sont les valeurs qui nous animent, on existe pour ce que l'on est, non seulement pour soi mais aussi pour les autres.
Cette nouvelle façon d'être et de se percevoir permet de réactiver les trois composantes fondamentales de l'estime de soi : la composante comportementale (des comportements adéquats et stables, pour des relations apaisées), la composante cognitive (le regard que l'on pose sur soi avec un juste équilibre entre lâcher prise et objectivité bienveillante), et le composante affective (des relations saines et équilibrées liées à notre manière de nous positionner et de communiquer).
Cette distanciation progressive permet de se constituer une confiance en soi moins dépendante de l'environnement et du regard des autres. Elle donne une assise, une sécurité à partir de laquelle la personnalité de l'individu peut réellement se déployer et s'épanouir sans crainte d'être jugé.
RENFORCER LA CONCENTRATION
ET LA MÉMORISATION
Toute situation d'apprentissage exige un minimum d'attention, de concentration. Il faut pouvoir être suffisamment disponible pour que nos sens nous permettent d'accéder à l'information, de la comprendre, de l'enregistrer et de l'intégrer. Cela demande d'être tout simplement présent, les cinq sens et l'esprit en éveil, ouverts aux informations inédites, à l'acquisition de nouvelles connaissances.
Le terme de concentration exprime le fait que tout notre être, notre corps et notre esprit réunis sont tournés (centrés) vers un unique objet d'attention. L'attention se définit comme la prise de possession par l'esprit d'un objet précis… Il s'agit donc d'un sélection de l'information permettant de ne garder que celle qui sera considérée comme pertinente et importante. L'attention est donc tout d'abord sélective (on parle de filtre sélectif) : il faut éliminer les informations inutiles (non conformes à certains critères que nous aurons prédéfinis) ou trop nombreuses. Notre esprit doit donc faire un choix. Cela veut dire qu'il faut "éteindre", inhiber certaines informations pour qu'elles ne soient pas prises en compte…
…Notre cerveau ne peut se focaliser que sur un nombre restreint d'informations ; ce nombre nommé empan, peut être optimisé grâce à l'organisation et au regroupement des informations. Dans ce cas, le cerveau peut devenir simultanément attentif à plusieurs sources d'informations : il s'agit alors d'attention divisée.
Intervient ensuite le paramètre temporel : l'attention soutenue très coûteuse d'un point de vue cognitif, peut difficilement être maintenue durablement sur un même objet. On ne peut rester concentré que durant un laps de temps restreint, variable selon l'information à mémoriser, sa complexité, mais aussi selon l'âge, l'entrainement… Cela implique la nécessité d'un autre processus cérébral très important : la flexibilité mentale, qui permet de passer d'une information à une autre.
Cette attention soutenue, parfois difficile à maintenir chez l'enfant, peut être sollicitée et entrainée par des activités calmes (puzzles, dessins…) proposées à des moments opportuns, et surtout régulièrement. On augmentera progressivement la durée et la difficulté de ce type d'activités.
Après ce temps de présence et d'attention qui permet l'acquisition de l'information, intervient celui de la mémorisation… Pour mémoriser l'information et pouvoir la restituer plus tard, il faut mettre successivement en œuvre trois processus :
l'encodage...
le stockage…
le rappel ou la récupération…
En permettant de développer une présence, une disponibilité très particulière, certaines pratiques de sophrologie favorisent l'apprentissage et la mémorisation. En étant dans l' "ici et maintenant", on est forcément disponible pour accéder à l'information, la comprendre et l'intégrer pour la mémoriser. En utilisant toutes nos perceptions, notre sensorialité, mais aussi des visualisations, on optimise encore cette capacité à prendre et à incorporer l'information. Cela rendra son rappel plus efficace et plus rapide.
ANTICIPER LES SITUATIONS STRESSANTES
EN UTILISANT LA VISUALISATION
Toute situation (même bénigne) d'examen, d'évaluation ou de bilan nécessite une préparation, une organisation. Il faut tout d'abord comprendre ce qu'il faut apprendre et avoir une idée relativement précise du réinvestissement que l'on va pouvoir faire de cet apprentissage. Ensuite il faut organiser et segmenter l'information pour pouvoir faciliter la mémorisation. Il va falloir répéter l'information et être capable de la réinvestir, en la réutilisant dans des contextes différents : par exemple, en la mettant en pratique ou en répondant à des questions orales ou écrites…
La visualisation permet d'aborder la situation sous un angle bien plus positif en s'imaginant avant, pendant et surtout après l'évaluation. Ce qui permet de l'anticiper, de la gérer en situation et d'en imaginer les bénéfices lorsqu'elle aura été surmontée…










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